Au Sénégal, selon les détenus, tout part d’une mutinerie qui a eu lieu le 19 juin. Ce jour-là, la fouille des cellules est tendue et des affrontements éclatent avec les surveillants. Depuis, des détenus ont été transférés vers la prison de Rebeuss et ceux qui restent au camp pénal dénonce la mort dans des circonstances « douteuses » de l’un des leurs, après son transfèrement. Les détenus font aussi face à des surveillants qui « ont une dent contre eux », selon l’Association pour le soutien et la réinsertion sociale des détenus (Asred).
La grève de la faim est donc la seule façon légale de se faire entendre, selon son président Ibrahima Sall. « Parce que les détenus ne disposent d’aucun moyen, ils ne peuvent pas jeter des pierres aux agents pénitentiaires. Ils ne peuvent pas se battre avec les gardes. Leur seule arme, c’est la grève de la faim qui a un but bien précis : faire comprendre aux gens que nous ne sommes pas des animaux. Nous sommes des êtres humains. Nous acceptons notre sort, mais venez à notre secours », a-t-il déclaré.
Pour l’administration pénitentiaire sollicitée par RFI, les accusations formulées par les détenus sont infondées. L’Asred exige des engagements des autorités pour l’amélioration des conditions de détention. « C’est une responsabilité que les autorités doivent assumer. Nous demandons également un déplacement du ministre de la Justice pour s’enquérir de la situation de ces individus-là », a expliqué Ibrahima Sall.
Les détenus affirment que leur grève de la faim durera tant que le ministre ne leur aura pas rendu visite.