25 novembre 2024

A quelques heures de l’Aïd-al Kabir 2022, plus connu sous les appellations de Tabaski ou Aïd-al Adha (1443H), les moutons sont intouchables pour nombre de Sénégalais moyens et «goorgoorlu». Alors que les prix des denrées de grande consommation utilisées à l’occasion de cette fête ont pris l’ascenseur, l’approvisionnent du marché en moutons reste encore timide ; ce qui est l’origine des tensions dans les poches, surtout de «goorgoorlu», notamment à cause de la cherté du mouton, malgré les mesures gouvernementales (levée des taxes, subventions de l’aliment de bétail) visant à contribuer à baisser les prix, et suscitant ainsi inquiétude chez plusieurs pères de familles. Pourtant, bien avant la levée des restrictions de la CEDEAO, le Mali avait annoncé la fin de son embargo sur le bétail à destination du Sénégal, mesure prise en réponse à la décision de la CEDEAO. Sud Quotidien fait le point dans différentes localité de Dakar et de l’intérieur du Sénégal, à moins de 72 heures de la grande fête musulmane.

ELEVEURS MALIENS ET MAURITANIENS «ZAPPENT» DAKAR

Hausse inédite des prix des moutons à la veille de la Tabaski 

Les alentours du stade Léopold Sédar Senghor sont occupés par des moutons de l’élevage domestique (moutons V.I.P), mais aussi des ceux issus de l’élevage traditionnel communément appelés «khar thioggal», à quelques jours de la fête de Tabaski. Des responsables de famille musulmans aux bourses modestes ont tenté hier, jeudi 7 juillet, de se procurer des «khar thioggal» censés être moins chers. À leur grande surprise, contrairement aux années passées, ils se sont heurtés à une hausse des prix de ces petits ruminants, principalement liée à la diminution du nombre de moutons importés depuis le Mali et la Mauritanie voisins, dont ils profitaient.

Les alentours du stade Léopold Sédar Senghor, une des plus grands point de vente normalisés de la capitale, Dakar, sont transformés en foirail pour petits ruminants : moutons V.I.P et «khar thioggal» à quelques jours de la fête de Tabaski 2022 ou Aïd-al Adha ou Aïd-al Kabir 1443H. Seulement, ils ne sont pas à la portée de tous. Des responsables de famille musulmans aux revenus modestes qui y ont débarqué hier, jeudi 7 juillet, pour se procurer des «khar thioggal», censés être moins chers, l’ont appris à leur dépend. À leur grande surprise, ils se sont heurtés à une hausse des prix de ces petits ruminants, principalement relative à la diminution du nombre de moutons importés depuis le Mali et la Mauritanie, qui leur étaient souvent profitable les années précédentes.

La diminution du nombre de moutons importés du Mali et de la Mauritanie n’est pas sans conséquence sur les bourses des familles modestes. Les prix des «khar thioggal» ont considérablement augmenté cette année, selon Landing Badji, un homme habitué à venir dans cet endroit pour se payer un mouton à chaque Tabaski. «L’année dernière, j’ai acheté ici un gros mouton à 125.000 francs CFA. Mais, aujourd’hui, on me demande de débourser 150.000 francs CFA pour un mouton de la même catégorie. Donc, je ne pourrais pas me procurer de ce mouton que je désire, surtout qu’il y a les autres dépenses de la fête qui m’attendent encore», confie-t-il.

Même son de cloche au point de vente récemment aménagé au terrain de football des Parcelles-Assainies Unité 22. Les vendeurs de moutons confirment qu’il y a un manque réel de «khar thioggal» à Dakar, cette année. Le constat est sans appel : la plupart des «khar thioggal» exposés dans la capitale viennent du Fouta-Toro, malgré la lévée des sanctions de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) contre le Mali, ainsi que les bonnes relations qui prévalent entre le pays de la «Teranga» et ses voisins, notamment la Mauritanie et Mali qui sont les principaux pourvoyeurs du marché en mouton de Tabaski.

Éleveur de son état, Mamadou Dia, vient de Maham, localité située dans la commune d’Aéré Lao (Podor, Fouta), en compagnie d’un troupeau de 115 «khar thioggal». Il a atterri au foirail mardi dernier. «Les moutons sont moins nombreux cette année. Les clients arrivent à compte-gouttes aussi, comparé aux années précédentes où j’avais vendu, à pareil moment presque tous les ruminants que j’avais convoyés», confie-t-il. «Les prix commencent à 90.000 francs CFA, jusqu’à plus de 200.000 francs CFA», ajoute-t-il.

Abdoulaye Aïdara, lui, vient de Kiffa, ville située dans le Sud de la Mauritanie, avec une caravane de 150 «khar thioggal». Il a débarqué sur les lieux, il y a deux jours. «Je suis le seul Mauritanien ici, contrairement aux dernières années où nous étions nombreux à faire écouler nos béliers aux alentours du stade. Mes collègues mauritaniens sont absents cette année, principalement à cause de la cherté des aliments de bétail, mais aussi du manque de fourrage dû à la sécheresse. Si j’ai pris la peine d’être là, c’est bien parce que je passe presque tout mon temps au Sénégal», a-t-il fait savoir. Toutefois, faut-il le signaler, aucune présence d’éleveurs maliens n’a été constatée non plus. Les mêmes raisons expliquent l’absence de ces derniers, selon M. Aïdara.

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