Le kaolin est un produit très utilisé dans de nombreux pays africains. On le retrouve chez les artisans, les potiers l’utilisent comme matière première. Cette argile blanche et friable entre aussi dans la fabrication de certains produits cosmétiques. Il rend la peau lisse, selon certaines femmes. D’autres en consomment pendant la grossesse.
Le kaolin souvent méconnu par les nombreuses personnes qui en font usage, est une argile blanche, molle, facile à fragmenter, qui est essentiellement composée de kaolinite, une substance minérale comprenant de l’aluminium.
Il est parfois utilisé pour fabriquer des médicaments et comme agent de remplissage dans les comprimés.
C’est un ingrédient essentiel dans la fabrication de la porcelaine et de la porcelaine de Chine et il est largement utilisé dans la fabrication du papier, du caoutchouc, de la peinture et de nombreux autres produits.
Le kaolin est utilisé pour arrêter les saignements et pour traiter une affection impliquant un gonflement et des plaies dans la bouche.
Il est également utilisé contre la diarrhée et de nombreuses autres affections, mais il n’existe aucune preuve scientifique solide pour étayer la plupart de ces utilisations.
Le kaolin tire son nom de la colline chinoise (Kao-ling) d’où il a été extrait pendant des siècles. Des échantillons de kaolin ont été envoyés pour la première fois en Europe par un missionnaire jésuite français vers 1700 comme exemples de matériaux utilisés par les Chinois dans la fabrication de la porcelaine.
Sa consommation est très répandue en Afrique du fait de la facilité à s’en procurer, dans les différents lieux de vente, et surtout, il n’est pas très coûteux.
« Enceinte, ma mère consommait du kaolin, j’y ai pris goût, moi aussi »
Née au Congo il y a une vingtaine d’années, Binta Bodie Bah est une jeune entrepreneure guinéenne installée au Sénégal où elle fabrique et commercialise des produits de beauté bio pour les cheveux.
Elle connaît les bienfaits du kaolin dans la fabrication de produits cosmétiques mais elle n’en fabrique pas. Elle prefère plutôt consommer cette argile.
« Je mange du kaolin depuis ma tendre enfance, lorsque je vivais avec ma famille à Kinshasa. Là-bas, on l’appelle le ‘’mabélé’’. Je voyais ma maman en consommer lorsqu’elle était enceinte. Le kaolin vendu à Kinshasa est très salé, comparé à celui qu’on trouve au Sénégal », témoigne la jeune entrepreneure.
« J’étais accro au kaolin kinois. Depuis que je suis au Sénégal, et que je n’arrive plus à trouver la bonne qualité, j’en consomme de moins en moins. Quand je mange du kaolin, je ressens une certaine satisfaction. Mes souvenirs d’enfance me reviennent en même temps », ajoute Binta tout en précisant qu’elle n’a aucun effet secondaire lorsqu’elle en consomme.
