Au Sénégal, les Laobés représentent une communauté importante. Ils font partie de l’ethnie peule et sont présents sur toute l’étendue du territoire. Constitué de sculpteurs hors pairs, ce peuple est formé d’artisans spécialisés dans le travail du bois.
Appartenant à la grande famille des Peuls, ils se distinguent par leur spécialisation dans l’artisanat du bois. Leur histoire et leur mode de vie semi-nomade ont contribué à façonner leur identité unique et leur savoir-faire, qui sont encore fortement valorisés aujourd’hui.
Historiquement, les Laobés étaient des chasseurs et des cueilleurs vivant dans des régions forestières. Leur transition vers un mode de vie plus sédentaire les a rapprochés de communautés locales, notamment des Peuls, et ils se sont progressivement orientés vers le travail du bois. Cette compétence est devenue leur marque de fabrique, et leur artisanat est aujourd’hui renommé à travers le Sénégal et au-delà.
Leur nom est souvent synonyme de « sculpteurs du bois », car leur habileté à façonner le bois est l’une de leurs plus grandes contributions culturelles et économiques.
L’artisanat Laobé repose principalement sur la production d’objets en bois, utilisés à la fois pour les tâches domestiques et pour la décoration. Ils créent des mortiers, des pilons, des tabourets, des pirogues et divers outils agricoles. La particularité de leur travail réside dans la précision et la durabilité de leurs créations, réalisées avec des matériaux locaux comme l’acajou, le teck et d’autres essences de bois africain.
Les marchés sénégalais, notamment ceux de Dakar, Saint-Louis et Ziguinchor, sont réputés pour abriter de nombreux artisans Laobés, et leurs œuvres sont très prisées, aussi bien par les locaux que par les touristes. Leur artisanat allie utilité et esthétique et joue un rôle crucial dans le maintien de traditions ancestrales.
Les Laobés forment une communauté soudée, dans laquelle la transmission du savoir-faire artisanal se fait de génération en génération. Le mariage au sein du groupe est courant, permettant de consolider les liens familiaux et culturels. Les Laobés se retrouvent également lors de festivités communautaires, où les danses et les chants traditionnels occupent une place importante.
En dépit de leur intégration dans la société sénégalaise, les Laobés ont conservé un mode de vie en partie distinct, s’appuyant sur leur artisanat pour maintenir une certaine autonomie économique.
L’artisanat Laobé contribue de manière significative à l’économie informelle au Sénégal. En plus de vendre leurs produits sur les marchés locaux, ils participent à des expositions d’artisanat et à des foires commerciales. Cela leur permet non seulement de valoriser leur travail, mais aussi de pérenniser leur savoir-faire face aux défis de la modernisation.
De plus, leur spécialisation dans des produits en bois utilitaires et décoratifs en fait des acteurs essentiels dans la conservation de la culture et de l’identité sénégalaise.
Malgré leur renommée, les Laobés font face à plusieurs défis. L’urbanisation croissante et la diminution des ressources forestières menacent leur métier traditionnel. Par ailleurs, les jeunes générations, attirées par d’autres opportunités professionnelles, s’éloignent parfois de l’artisanat, mettant en péril la transmission de ce savoir-faire.
Toutefois, diverses initiatives locales et nationales cherchent à revitaliser cet artisanat, en formant les jeunes à ces métiers et en valorisant les produits Laobés sur la scène internationale.
Les Laobés, par leur héritage et leur contribution à l’artisanat, occupent une place unique dans le paysage culturel sénégalais. Leur travail du bois, véritable trésor national, continue d’enrichir l’économie et la diversité culturelle du pays. Cependant, il est essentiel que des efforts soient faits pour préserver ce patrimoine face aux pressions contemporaines, afin que les générations futures puissent continuer à bénéficier de cette tradition exceptionnelle.
Les Peuls et les Laobés sont très liés, car ils partagent la même origine.