« T’es vraiment un mytho », « Qui dit un mensonge en dit cent », « Il ment comme il respire »… Des expressions qui font généralement référence à la mythomanie. Mais attention à ne pas faire de raccourcis. La mythomanie est une vraie pathologie, qui relève de la psychiatrie. Plus d’explications dans cet article avec Dr Caroline psychiatre référente de La Grande Forme.
La mythomanie est une compulsion à mentir. Par définition, un mythomane est une personne qui ment de manière systématique et en ressent le besoin, n’a plus une conscience nette de la frontière entre ce qu’elle dit et la réalité, et n’est pas capable d’admettre le caractère mensonger de ses déclarations.
Le mythomane a-t-il conscience qu’il ment ?
Le mythomane commence par des mensonges probablement conscients puis s’enfonce dans une suite irrépressible de mensonges qui réinventent sa vie. Il finit par ne plus savoir ce qui est vrai ou ce qui ne l’est pas. Il est dans un déni massif et n’admettra jamais mentir, quand bien même on lui met des preuves sous les yeux.
Mythomanie : à ne pas confondre avec la psychose
Il faut différencier la mythomanie, la psychose et le mensonge occasionnel (ou fréquent) pour atteindre un objectif. Quelqu’un qui est atteint de psychose n’a plus le sens de la réalité. Il souffre de délire et est totalement convaincu de ce qu’il croit et pense. Il est hors réalité.
Le mythomane vit littéralement à travers ses fabulations
Le mythomane, lui, (au début du moins), reste dans « notre » réalité. Il n’y a pas de frontière entre ce qu’il raconte et ce qu’il vit dans la réalité : « Il vit littéralement à travers ses fabulations » ajoute Dr Caroline. Le « simple » menteur quant à lui, est tout à fait dans la réalité et ment pour atteindre un but, un objectif.
Le mythomane ne peut se retenir ou s’abstenir de mentir. Il ne peut pas s’en empêcher, même si parfois il le souhaite. C’est compulsif et irrépressible. Il ment de manière automatique et ne connaît pas d’autre fonctionnement que de continuer à vivre dans un monde imaginaire qu’il se crée afin de protéger sa vision du monde et sa sensibilité.
On peut se retrouver face à un déni important et parfois insurmontable
Dans les formes les plus légères de mythomanie, il est possible de confronter le mythomane. Mieux vaut cependant ne pas avoir trop d’attentes et s’armer de patience car comme l’explique Dr Caroline : « On peut se retrouver face à un déni important et parfois insurmontable ».
Les causes exactes de la mythomanie sont difficiles à identifier. Elle provient d’un besoin profond de fuir la réalité, qui vient souvent d’un choc émotionnel (décès d’un proche, annonce d’une maladie incurable, échec scolaire ou professionnel, déception amoureuse…). Elle est également associée à plusieurs troubles psychiatriques :
- Trouble de la personnalité narcissique : un besoin extrême de reconnaissance, accompagné d’un manque d’empathie. ;
- Trouble de la personnalité limite (borderline) : caractérisé par de l’instabilité dans les relations sociales, une sensibilité et des humeurs difficiles à gérer, une mauvaise image de soi et de l’impulsivité.