25 novembre 2024

Les présages de la banque mondiale, sur l’évolution des prix des denrées alimentaires et des produits pétroliers, ne sont pas rassurante du tout.

Dans son rapport « Commodity Markets » rendu public ce mardi, la Banque mondiale informe que la guerre en Ukraine a provoqué un choc majeur sur les marchés des produits de base et modifié la physionomie des échanges, de la production et de la consommation dans le monde. Elle signale que «les prix vont se maintenir à des niveaux historiquement élevés jusqu’à la fin de 2024».

A travers une note d’ information, L’institution financière déclare que la hausse des prix de l’énergie au cours des deux dernières années, a été la plus importante depuis la crise pétrolière de 1973. « Globalement, il s’agit du plus grand choc sur les produits de base que nous ayons connu depuis les années 1970. Comme c’était le cas à l’époque, ce choc est aggravé par une recrudescence des restrictions au commerce des denrées alimentaires, du carburant et des engrais », explique Indermit Gill, vice-président à la Banque mondiale.

Hausse de plus de 50% des prix de l’énergie

Selon les prévisions de l’institution, les prix de l’énergie vont probablement grimper de plus de 50 % en 2022 avant de baisser en 2023 et 2024. Les couts des biens non énergétiques, notamment les produits agricoles et les métaux devraient aussi augmenter de près de 20 % en 2022.

«Les prix des produits de base devraient rester bien supérieurs à la moyenne des cinq dernières années et, en cas de guerre prolongée ou de nouvelles sanctions contre la Russie, ils pourraient devenir encore plus élevés et plus volatils que ce qui est actuellement prévu», présage-t-elle.

Les perturbations du commerce et de la production pourraient aussi pousser le cours du pétrole brut (Brent) vers «une moyenne de 100 dollars le baril en 2022.» Ce qui correspond à son plus haut niveau depuis 2013 et à une augmentation de plus de 40 % par rapport à 2021.

Les coûts du gaz seront deux fois plus élevés

«Les cours du gaz naturel (européen) devraient être deux fois plus élevés en 2022 qu’en 2021, tandis que les prix du charbon devraient être 80 % plus élevés, soit des sommets historiques dans les deux cas», ajoute l’institution financière.

Ayhan Kose, directeur de la division Perspectives de la Banque mondiale, qui a produit le rapport, signale que la hausse des prix des denrées alimentaires et de l’énergie, «risque de freiner les progrès en matière de réduction de la pauvreté. En outre, cette augmentation des prix des matières premières exacerbe les pressions inflationnistes déjà élevées partout dans le monde.»

Risques sur le cout du pain et des patisseries

Autre mauvaise nouvelle, les cours du blé qui devraient, selon les prévisions, «augmenter de plus de 40 % et atteindre un niveau record en valeur nominale cette année, ce qui pénalisera les économies en développement qui dépendent des importations de blé, notamment en provenance de Russie et d’Ukraine».

Selon la banque mondiale, la forte hausse des prix des intrants, tels que l’énergie et les engrais, pourrait provoquer une baisse de la production alimentaire, notamment dans nos économies en développement. Et l’utilisation réduite d’intrants pèsera sur la production et la qualité des aliments, «ce qui affectera les disponibilités alimentaires, les revenus des populations rurales et les moyens de subsistance des pauvres.» 

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