25 novembre 2024

L’ancien capitaine de l’équipe de France de football Patrice Evra sera jugé pour « injure » homophobe lundi au tribunal de police à Paris, et encourt une amende pour des propos visant le PSG datant de 2019, a appris l’AFP de source proche du dossier jeudi.
Ancien défenseur et capitaine de Manchester United, Patrice Evra s’était déchaîné sur les réseaux sociaux en mars 2019 après une victoire des Mancuniens contre le PSG en Ligue des champions, invectivant l’ancien joueur parisien Jérôme Rothen puis lançant notamment « Paris, vous êtes des pédés, vous êtes des PD… Ici, c’est les hommes qui parlent ».
Le joueur, habitué des insultes dans les médias ou les réseaux sociaux, avait ensuite posté un nouveau message pour s’excuser, assurant ne pas être homophobe.
Les associations Mousse et Stop Homophobie, soutenues par le collectif anti-homophobie Rouge Direct, avaient déposé plainte, et M. Evra a été mis en examen pour « injure publique envers un groupe de personnes à raison de leur orientation sexuelle ».
Le joueur avait reconnu devant le juge avoir tenu les propos litigieux, évoquant des faits qui se seraient déroulés le 15 mars 2019, « date de l’anniversaire du footballeur Paul Pogba ».
Dans son ordonnance de renvoi en procès datée du 5 mai, le juge d’instruction estime que Patrice Evra « s’est exprimé dans un cadre privé pour la réalisation d’une vidéo qui a ensuite été publiée sur Snapchat à son insu ».
« Les propos ont donc été tenus de manière non confidentielle, mais pas publique », et M. Evra « n’a pas eu l’intention de rendre publiques ses paroles ».
L’injure non publique fait encourir à M. Pogba une contravention, en l’espèce une amende de 1.500 euros, et lui vaut de comparaître lundi matin, le 17 octobre, devant le tribunal de police de Paris.
Si l’infraction d’injure publique avait été retenue, M. Evra aurait comparu devant le tribunal correctionnel et aurait été passible d’un an d’emprisonnement de 45.000 euros d’amende.
Sollicité, son avocat n’a pas répondu à l’AFP.
Pour Etienne Deshoulières, avocat des associations, « l’emploi de cette injure homophobe par un ancien capitaine de l’équipe de France n’est pas anodin. Cela renforce le climat d’homophobie présent dans le football professionnel. »
Pour Julien Pontes, porte-parole du Collectif Rouge Direct, « ce procès est l’occasion immanquable d’affirmer que l’impunité de l’homophobie dans le football, c’est fini », ce qui serait selon lui un signal fort « à quelques semaines du Mondial au Qatar ».

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